La terreur à laquelle se livrent les allemands est sans pitié.Les soldats organisent des va et vient perpétuels qui contribuent à rendre difficile les échanges d’informations au niveau de la résistance.
Eugène est perdu dans la campagne française, sale et affamé. Il aperçoit une maisonnette où l’odeur du feu de cheminée l’attire immanquablement. Il arrive devant un portail vieux et cassé, fermé par un cadenas rouillé. Il actionne la cloche et regarde aux alentours, quelque peu méfiant et le dos courbé, comme un valet devant à l’approche de son maître. Il entend un bruit de moteur venant de la route. Eugène fait sonner la cloche une deuxième fois plus énergiquement. Ernestine une jeune femme arrive, très belle et d’un échange de regards comprend se qui se passe. Elle fait entrer immédiatement le soldat juste avant qu’un convoi de camions allemands ne déboule dans un fracas.
Eugène est rassuré et en même temps se sent tellement fatigué qu’à la question « prendrez-vous du café ?» Il marque un temps de pose et finit par accepter. Aucun mot n’est échangé entre nos deux jeunes amis ; Eugène regarde une photo sur la cheminée où la jeune femme est assise sur un tandem avec un homme barbu qui aurait l’âge de son père. La douce lumière d’un hiver pluvieux caresse le mur jaune de la salle à manger où sont accrochés de fantastiques photos d’Afrique, avec des scènes prises sur le vif et des portraits élaborés à l’aide d’un fusain.
La jeune femme pose la cafetière sur la table avec un sourire maternelle, et offre un petit pot de beurre et un morceau de pain qu’elle glisse dans le sac d’Eugène. Elle propose au soldat mouillé de se laver et lui tend des vêtements secs une taille supérieure à la sienne, mais qu’importe, il y a longtemps qu’il n’a pas senti sur sa peau des vêtements qui sentent si bon.
Jour fatidique, car au milieu du chaos et des villages bombardés, seule la maisonnette d’Ernestine semble épargnée. Les rayons du soleil qui traversent la fenêtre sont à coup sûr un signe du destin.
Eugène attrape la main d’Ernestine l’attire vers lui et d’un baiser dans le cou la remercie de tant de douceur et de réconfort qu’elle a pu lui donner durent ces quelques heures passées ensemble. Il promet de lui écrire et reprend sa route, le cœur léger rempli d’espoir.
15 prochains mots : fanfare, chapiteau, énorme, grelotant, western, badaud, assidu, vorace, dominer, vociférer, pomme d'amour, clownesque, enfants, 14 juillet, éternuer.