Le brancardier ne savait pas négocier les virages des couloirs et une onde de souffrance me parcourait chaque fois que mon lit se cognait.
Je ne devais pas me rendormir, mes enfants attendaient mon retour avec angoisse.
Pénétrer dans l'ascenseur fut un vrai supplice je reçus une série de secousses qui m'arrachait des gémissements.
Je regardais le néon qui éclairait la cabine. Pendant que nous montions je me sentais de plus en plus légère et ce liquide chaud et visqueux qui sortait de moi n'était pas désagréable.
Le néon me nimbait de son éclat et sa lumière me pénétrait et m'attirait.
Deux mains aux paumes largement ouvertes se tendaient vers moi, elles étaient puissantes et je les saisies avec confiance.
J'étais debout maintenant et je croisais des visages, tous me regardaient avec amour.
J'en connaissais certains que j'étais heureuse de revoir et qui me souriaient.
Mais lui je le reconnus de suite, cet homme qui m'avait violé le jour de mes 12 ans et qui m'avait sali pour toujours.
Il s'avançait pour me parler... Je ne voulais pas.
Et mes enfants qui attendaient inquiets dans l'hopital.
Je tombais, je tombais trop vite...
J'ouvris les yeux, il y avait plein de monde autour de moi, nous étions sortis de l'ascenceur.
Je reconnus le jeune brancardier.
Et je lui dis comme le pape s'adressant aux jeunes catholiques
-"N'ayez pas peur"