En ce temps béni de mon enfance
J'allais courant en toute indépendance
la rivière était claire et belle
elle coulait flots en ribanbelles.
Ondoyante et souple
ses cacades redoublent
et font mille bruits
le jour, la nuit et s'enfuient
le long des berges;
je gamberge.
Je cours d'un gué à l'autre
et dans les champs d'épeautre
je me vautre tel un fou
immitant le coucou,
avant que de partir
à la maison dormir.
Ô temps béni de mon enfance,
quand déjà j'étais toute souffrance.
Ce temps est révolu
et je ne puis plus
courir ni gambader
seulement rêver!