Version modifiée de :
Emilie RICHEBOURG ou La vie d’une syndicaliste impartiale
Voici la biographie succincte d’Émilie Richebourg créatrice du GIPEDS (Groupement Impartial Pour l’Élection des Députés et des Sénateurs). Pionnière dans la vie politique et syndicale des femmes.
Cette femme est née le 6 juin 1920 de l’union de Lucien Richebourg -quarante-trois ans- et d’Adrienne Duchaume -trente-cinq ans-. Tous deux sont ouvriers aux usines Renault de Boulogne-Billancourt.
Emilie vie simplement, au rythme des réunions syndicales qui se déroulent dans la cuisine du petit appartement qu’ils habitent rue Raspail à Paris.
1924 : Emilie entame une scolarité qui s’avèrera sans éclat particulier.
1936 : Les « congés payés ». Le Havre est la destination choisie par ses parents pour cette toute première semaine de vacances. Elle sort de Paris, qu’elle n’avait encore jamais quitté. La vue de la mer la ravie et les bateaux lui donnent des envies de voyage. Ces images s’évanouissent rapidement lorsqu’elle voit la façon dont sont traités les dockers.
C‘est sans aucun doute ce voyage déterminant qui fera prendre à Émilie un tournant décisif dans son existence. Elle n’a que seize ans et pourtant, elle décide que toute son énergie sera consacré à la recherche d’une solution pour abolir les abus de toutes sortes ou tout au moins les réduire. Sa vie sera au service de la liberté de tous.
1937 : Année de ses dix-sept ans. Elle rentre, comme coursier, chez M. Caillebault, imprimeur situé au n° 12 de sa rue. Son père utilise souvent les services de cette boutique pour l’édition des tracts utiles à ses réunions.
Elle fait une demande pour s’inscrire au syndicat, mais son jeune âge ne lui permet pas une entrée directe. Qu’à cela ne tienne ! Grâce à son caractère bien trempé et à ses avis tranchés les syndicalistes consentent à lui octroyer un travail bénévole à leur côté. Petit à petit, elle apprend tous les rouages internes de ces groupements.
1940 : son père entre en résistance. Ils joignent leurs efforts pour faire passer des tracts et des messages à travers Paris. Le métier d’Émilie leur est d’une grande aide, et bien que les risques soient toujours omniprésents, ils réussissent à ne pas se faire arrêter.
1946 : A 26 ans Emilie est volontaire, passionnée, sûre de ses convictions, et commence à être très connue dans le milieu des syndicats pour ses opinions impartiales et avisées. Elle devient vite une conseillère dans tous les cas d’injustice et d’inégalité au travail ainsi que dans la vie courante.
Ses idées avant-gardistes la poussent à créer un groupement impartial qui aura pour but d’édictée un texte de loi afin d‘élire les députés et les sénateurs, dans la plus grande transparence. Elle travaillera sur ce projet avec acharnement et y perdra sa santé.
1948 : une pneumonie annihile ses forces. Son père la remplace provisoirement à la tête du groupe. En l’absence de leur responsable, les sympathisants se détachent peu à peu. Il s’ensuit un essoufflement du mouvement. Émilie a beaucoup de peine à remonter la pente. Il faut un événement inattendu pour que tout rentre dans l’ordre. Une proposition qu’elle avait soumise avant sa maladie est ratifiée.
1949 : avec ce texte, les premières avancées de son projet sont mises en l’application. Elle obtient que les élus déjeunent à la cantine et non au restaurant, sous peine de ne plus recevoir l’indemnité à laquelle ils ont droit. Il est toléré d‘utiliser le restaurant pour les personnes étant appelés loin de leur travail habituel.
Ils leur est interdit de venir en voiture pour ne pas encombrer les rues adjacentes à l’établissement. Ils doivent utiliser les transports en commun desservant leur lieu de travail. Ce ne sont que de petites mesures, mais qui marquent la prise en compte de son travail obstiné.
L’automne sera marqué par le décès de son père à l‘âge de soixante douze ans.
1950 : Année est décisive. Depuis quatre ans déjà, au sein de son mouvement, le GIPEDS, elle tente d’établir les règles objectives qui seront la base de son texte. Pas de référendum, pas de question à double tranchant, une demande, une réponse, ainsi pas d’amalgame.
Un comité est formé par des personnes désignées au hasard dans la population, comme pour les jurés d’assises. Ce groupe est chargé de dépouiller les votes.
Elle termine son texte en cette fin d’année et le soumet à l’acceptation des habitants du pays avec l‘aide de tous les syndicats. Le résultat du dépouillement sera remis aux autorités pour approbation et mise en application.
En voici les termes :
Article 1 - Retraite obligatoire à 65 ans,
Article 2 - Plus de cumul de mandat,
Article 3 - Les élus devront être présents à leur poste tous les jours,
Article 4 - Les procurations ne seront plus admises.
Article 5 - Une feuille de présence sera signée par chacun à son arrivée.
Article 6 - Députés et sénateurs seront élus pour 2 ans avec renvoi possible à tout moment, sans raison précise et sans indemnité.
1951 : La lutte est rude. Les autorités ne veulent pas mettre en applications ces règles. Emilie se bat en générant des grèves et des manifestations qui bloquent tout le pays. Au terme d’une année d’effort, de soutien et d‘entraide entre les citoyens, le gouvernement cédera et les mesures seront établies en loi au printemps 1952.
Les années suivantes sont mises à profit par Emilie pour imposer, dans la lignée de son texte, d’autres aménagements contre le faste des élus.
1956 : Rencontre d’Adrien Delhomeau, fervent admirateur de son travail. Elle l’épouse le 27 avril 1958. Le 15 mars 1959, un enfant naît de cette union : Amélie.
1960 : Décès de sa mère à soixante-quinze ans.
2000 : Le 12 décembre, Emilie Richebourg-Delhomeau meurt à l’âge de quatre-vingts ans au soir du vingtième siècle, fière du combat qu‘elle mena jusqu’à soixante-cinq ans.
Le 24.02.2006 - Synopsie - Modifié le 07.03.2006
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Sujet: Biographie de ... - Emilie RICHEBOURG 
Mar 7 Mar - 23:46
