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Le Marchand de Couleurs

Je m'appelle Loïc Vermillon, je ne sais pas combien de fois en une semaine, je peux prononcer cette phrase.
Certainement des centaines de fois. Tous les jours, je parcours les boutiques, les écoles, les imprimeries pour présenter et vendre mes produits. Je suis marchand de couleurs. Je sais c'est étrange comme métier et très souvent on me sourit d'un air moqueur en me lançant " Eh bien, de nos jours on ne sais plus quoi faire pour gagner de l'argent."
C'est dur de démarcher et de se faire entendre, surtout auprès des personnes qui ne veulent rien savoir et qui ne vous considèrent pas. Cela parfois me demande beaucoup d'énergie, pour continuer à regarder mes journées le plus positivement possible. Les gens ont toujours peur de se faire arnaquer, il y a tellement de malhonnêteté aujourd'hui qu'ils finissent par la voir partout.
Je ne suis pas devenu marchand de couleurs par hasard, en fait c'est une longue histoire.
Tout à commencé, il y a une dizaine d'années. A cette époque j'étais un jeune homme vif et plein de passions, je ne rêvais que d'une chose: Le dessin.
Il n'occupait pas uniquement mes journées et mes rêveries. Il habitait tout mon être. Il m'arrivait souvent de regarder les jeunes étudiants des Beaux-Arts travailler dans leur atelier de la rue Ste Catherine . J'étais capable de rester des heures entières pour voir la naissance ou la fin d'un tableau, j'étais émerveillé par ce qui pouvait naître d'un fusain ou d'un pinceau et voir subitement apparaître des formes ou des reliefs.
Certains jours de la semaine, il m'arrivait même de me faire passer pour un de ces étudiants afin de pouvoir assister aux cours théoriques de la célèbre université. Pour ce faire, je prenais bien soin de me munir d'un grand carton à dessins, et de ne pas oublier de mettre mon écharpe rouge en laine autour du cou. C'est ainsi que l'on pouvait les reconnaître au milieu des autres étudiants de la ville. c'était en quelque sorte leur uniforme.
Je ne rêvais que d'une chose, c'était d'appartenir à ce monde là, il me fallait être très agile parfois, pour ne pas éveiller les soupçons de certains professeurs ou élèves.
C'était le seul moyen que j'avais trouver pour ne pas regretter de n'être pas doué pour le dessin et de ne pouvoir un jour faire naître de mes mains un paysage ou un portrait. En effet je ne possédais pas ce don malgré tous les efforts possibles que j'avais pu faire. Je vivais donc par mimétisme pour oublier qui j'étais réellement.
Un jour de printemps pourtant ma vie pris un nouveau tournant. Le Professeur Mr Radivlostok proposa à la fin d'un de ces cours, de faire un exercice à deux pour la semaine suivante.
Mon camarade de droite me demanda de me joindre à lui.
J'étais paniqué, mon jeu de dupe aller prendre fin de la manière la plus honteuse. Mais quelque chose m'encouragea à poursuivre cette comédie. J'allais pour la première fois être autre chose qu'un spectateur dans ce monde artistique.
J'acceptais donc de rejoindre Richard dans son atelier qui se trouvait dans l'arrière-cours d'un immeuble de la rue Saint Bénèzet .
Richard était un garçon de mon âge, polit, certainement de bonne famille et d'un tempérament plutôt lent. Hormis la passion pour le dessin, il était mon opposé. C'est sans doute pour cette raison que nous nous sommes plût tout de suite.
Il m'expliqua que le professeur nous avait charger de faire une œuvre qui devait aborder le sujet de la "Liberté".
Un sujet qui me touchait particulièrement. Moi qui n'étais pas libre de vivre ma passion.
Très vite, je lui annonçais la vérité, je ne pouvais pas mentir plus longtemps à cette personne qui commençait à devenir mon ami.
Richard fût d'abord très étonné puis assez admiratif du courage que j'avais de vouloir faire coûte que coûte du dessin. Il m'annonça que cela ne changerai rien, et que nous allions finir ensemble ce projet.
Sachant que mes qualités pour le dessin étaient médiocres, il me proposa de me confier le choix des couleurs et des nuances. J'étais à ce moment là, le plus heureux du monde, et je passais la plus belle semaine de ma vie.
Quelques jours plus tard, Richard me téléphona pour m'informer de la note que nous avions obtenu J'étais fou de joie, Le professeur avait trouvé très original d'avoir aborder ce thème dans les nuances de turquoise. Richard ajouta même que notre tableau serait présent dans une salle de classe, à la journée portes ouvertes de l'école.
Selon, ce professeur j'avait une facilité pour faire les mélanges de couleurs et en faire naître des nouvelles.
Maintenant, j'en ai fait mon métier. Je crée des nouvelles couleurs et j'aide mes clients à les choisir en fonction de se qu'ils recherchent, je me fait appeler le Marchand de couleurs.
Quant à Richard, il est toujours mon ami. Il est devenu professeur de dessin dans un collège. C'est moi qui lui fournit ses tubes de peinture, et c'est dans son petit appartement que tous les dimanches, Il me donne des cours de dessin .

Youchpypees

Cette histoire me plait particulièrement, car dans mes rêves que je n'ose pas faire (clin d'oeil) je m'imagine marchand de couleur, j'aime l'alignement des couleurs, une étagère de pelottes de laines, des pots de crayons de couleurs, des bougies sur un meubles, plus qu'un marchand de couleurs plutôt un collectionneur de couleur.... Donc ton personnage c'est un peu mon vieux pote, t'as pas son adresse a mr Vermillon ?
amicalement
Chaperonvertfoncéavecun peu de bleu.