Auteur : Cé
modifié le 9 mars 2006
Quelques choses en plus
Il est 8 heures pétantes, je vois Marcel et son fameux parapluie, il ne le quitte jamais, même quand il fait un temps à faire tomber par terre tous les manteaux de l'hiver. Marcel a besoin de son parapluie; c'est son trèfle à quatre feuilles, son gri-gri et plus encore, il irait même jusqu'à protéger son parapluie des intempéries, car c'est plus qu'un objet c'est l'essentiel de Mr Marcel. Sans son parapluie il n'existe plus.
-Bonjour Monsieur Hector, êtes-vous prêt à faire le chauffeur de notre petite troupe ? Me demande-t-il avec bonne humeur
-Plus que jamais, Marcel plus que jamais, à cœur vaillant rien d'impossible! Rétorquais-je.
J'avais carrément le trac oui, mais une fois les 10 premiers Kilomètres passés je me sentirais beaucoup mieux, après tout je n'avais pas à conduire un 16 tonnes juste un mini bus de 6 places pensais-je en voyant arriver Alice et Julie
-Madame Alice me semble bien chargée et j'ai du mal à reconnaître Julie derrière ses énormes lunettes noires, me fit remarquer Marcel.
Oui en effet fis-je l'air dubitatif
Mes chers amis nous voici, lance Alice , je suis un peu chargée certes mais que serait une femme sans ses colifichets inutiles et encombrants n'est-ce pas Marcel ? se contenta-t-elle de dire dans un large sourire.
Moi ce ne pas la peine que ces chers messieurs viennent m'aider je suis assez grande pour porter mes menus bagages fit une voix derrière nous.
Joëlle venez de nous rejoindre du haut de ses presque 2 mètres. Notre quintette était au complet et sans plus attendre nous pouvions partir.
Sortir de la ville était mon objectif numéro 1, j'étais tellement concentré sur la route que je n'entendais pas les bavardages de mes passagers, puis comme je l'avais prévu après une bonne quinzaines de kilomètres je commençais à me détendre.
Il régnait dans le MINI bus une ambiance enfantine, ou était-ce les effluves de ce départ en vacances? Finalement je remarquais que chacun d'entre nous semblait être en hyperactivité de lâcher prise.
Même Julie bouillonnait sous son bonnet vert, habituellement si maîtrisée dans tous débordements qui eut pu la trahir, elle esquissait un semblant d'exubérance.
Mais elle atteint son paroxysme quand elle nous dit en criant presque:
J'ai mis des lunettes noires!
Sur le moment personnes n'osa répondre, quant à moi tout absorbé à la conduite, les doigts encore un peu crispés sur le volant après une heure de route, je fus pris au dépourvu, nous fûmes encore plus surpris quand Julie réitéra ce qui nous parut un double exploit de sa part.
J'ai mis des lunettes noires…puis elle ajouta carrément. Ça vous plait?
Ouais ça te va super bien ma bichette, où est-ce que tu les as trouvées, elles te mangent toute la figure, mais c'est marrant ! dit gentiment Joëlle
Ah tu trouves que j'ai l'air marrant? Fit Julie soudain inquiète
T'es belle aussi avec tes lunettes ! fis- je afin de flatter son petit ego .
Je vais quand même en toucher deux mots à Gertrude et Germaine mes fourmis savantes, elles sont toujours de bons conseils vous savez?
Evidement Julie avait emporté ses deux amies comme elle disait, le contraire eut été extraordinaire, Marcel avait bien emporté son parapluie.
Et voilà c'est reparti Julie fait causette avec ses fourmis, je sais que je ne devrais pas m'énerver mais c'est plus fort que moi. Ca me révolte, elle voudrait nous faire croire que nous ne vallons pas mieux que ses misérables insectes imaginaires!
Joëlle ne comprenait pas que Julie se construise un monde parallèle à quoi cela pouvait bien lui servir, ne pas affronter la réalité agressait Joëlle, elle poursuivit sur sa lancé
Julie je te parle, c'est moi Joëlle, regarde moi au moins, j'en ai marre que tu imagines que tes fourmis t'écoutent, et moi je ne crois pas qu'elles puissent t'aider. SORT de ta peur prend des risques, je ne sais pas moi! Si tu penses que c'est facile pour tout le monde, regarde moi avec mes 1m92 tu crois que c'est une vie de regarder les hommes du haut d'un mirador, tu crois que c'est facile pour moi de trouver chaussure à mon pied et dans tout les sens du terme, je t'assure qu'il faut un petit peu avoir envie de se battre, pour pouvoir s'en sortir…
…Je comprends Joëlle, tu sais moi aussi j'ai du mal à trouver des chaussures pour mes fourmis, en plus si tu crois que je peux dire à Germaine que les chaussures de fourmis ça n'existe pas ?fit elle tout bas comme si c'était un secret Ca lui ferait trop de peine, alors tu sais je comprends bien ton problème, mais ne désespère pas Joëlle. Pour la peine je vais demander à Gertrude et à Germaine de te faire un numéro de danse. Approche toi sinon tu ne verras rien !
Joëlle eut l'air désespéré, car même si l'attitude de Julie l'agaçait, elle ne voulait pas lui faire de peine, résigné elle s'approcha de Julie
Je peux venir voir moi aussi questionna Alice?
OUI mais ne faites pas de mouvements brusques, elles sont si petites
Moi je tentais de rester concentrer sur la route, jetant des coups d'œil dans le rétroviseur pour tenter de voir quelque chose et je me dis que sans doute nous ressemblions de plus en plus à une bande de fourmis dans un mini bus, perdue dans l'immensité du monde…
Après quelques minutes Alice et Joëlle retournèrent à leur place, j'aperçu à leur mine que quelque chose venait de se produire.
Alors ce spectacle? risquais-je dans un élan de curiosité
Hector, il faudra que vous assistiez à ça, c'est complètement merveilleux, vous auriez vu Germaine, un si petit insecte effectuer des pirouettes, j'ai encore du mal à y croire n'est-ce pas Joëlle.
Joëlle ne répondit pas tout de suite, elle se tourna vers Julie et lui dit
Excuse moi pour ce que je t'ai dis toute à l'heure, je ne savais pas, dit elle visiblement gênée, tu viens de me montrer quelque chose que je n'oublierai jamais, merci pour la leçon Julie
Dans mon rétroviseur je vis Julie retirer ses lunettes en arborant un sourire radieux.
Marcel on ne vous entend pas demandais-je histoire de faire diversion et de passer à autre chose, l'émotion étant un peu trop forte pour moi.
Mr Hector j'ai mal au cœur, et je crains de ne pouvoir me retenir bien longtemps, je suis désolé me répondit l'homme visiblement mal en point et complètement meurtri à l'idée qu'à cause de lui notre route puisse être interrompue.
Mais Marcel il fallait me le dire je me serais arrêté?! De toute façon je voulais faire une pause cela fait plus de trois heures que nous roulons et il est l'heure de prendre notre encas.
Dans ce cas Mr Hector je veux bien que nous nous arrêtions …très vite s'il vous plaît
OUI moi aussi ça me fera du bien de prendre un peu l'air j'ai besoin de me dégourdir les jambes et la cervelle fit Joëlle.
Et moi je fumerai bien une cigarette si je n'avais pas arrêté de fumée depuis 2 ans ajouta Alice
Dix minutes plus tard nous étions tous à la terrasse d'un café qui s'appelait "Au petit pot de beurre" et c'est ainsi que nous fîmes la connaissance de Patrick, ou plus exactement du petit chaperon Rouge.
La première fois que nous le vîmes nous eûmes du mal à maîtriser notre surprise, Patrick n'était pas très grand, il portait une robe rouge, une cape ,un capuchon rouge et de jolies petites chaussures à boucles rouges, ses grandes nattes brunes posées sur ses épaules.
Alors qu'est-ce que je vous sers fit il d'une petite voix déguisée?
Mais vous êtes le petit chaperon rouge ? Demanda Alice!
Ben oui ça ce voit tant que ça, dit t-il d'un ton coquet, il faut que je fasse attention… que le loup ne me repère pas sinon il va me manger, alors dépêchons-nous de passer la commande messieurs dames;
Nous ne savions pas si il fallait le prendre au sérieux Mais le fait est qu'il nous amusait beaucoup . Et puis c'est un peu grâce à lui ce qui nous est arrivé ensuite, même si Marcel en à fait les frais au début. Car son parapluie glissant de la chaise fit trébucher le chaperon rouge et son plateau de boissons.
L'effet de cette scène rocambolesque fut plus qu'inattendu. Tout d'abord Joëlle, qui en quelques bonds, avec la rapidité de l'éclaire, rattrapa les verres et les bouteilles de soda ,et jongla avec le tout, puis nous assistâmes à la disparition totale de Mr Marcel qui venait de perdre son parapluie, quand au petit chaperon rouge le temps de se relever, il avait changé d'apparence. Nous nous retrouvâmes devant un Patrick en Jean's et baskets. Alice, Julie et moi sommes restés stupéfaits un instant jusqu'au moment ou Julie se mit à applaudir.
AH oui c'est pas mal pas mal du tout lança Patrick, je ne vois toujours pas le Monsieur du parapluie. Cest fort! Très fort!
Je suis là fit une voix qui venait de sa chaise, je suis là, auriez vous l'amabilité de me rendre mon parapluie s'il vous plait, je me sens très mal à l'aise!
Patrick ramassa l'objet du délit et le tendit dans le vide de la chaise. A notre grand étonnement Marcel réapparut serrant son parapluie contre lui.
Je suis confus, tellement confus, mais c'est à chaque fois ainsi, quand je n'ai plus mon parapluie.
Moi je trouve que ce qui vous arrive c'est…. C'est un don s'exclama Patrick
ET toi Joëlle, comme c'est beau ce que tu as fait avec les verres, fit émerveillée Julie
Vous avez été si rapide et quelle souplesse corporelle, surenchérie Alice.
C'est que je suis tellement grande dit elle comme si elle se justifiait, elle marqua une pause et repris, tous ça c'est grâce à mon accident j'ai bien cru que je ne m'en sortirai jamais que j'étais grillée, quand j'ai du faire de la rééducation, j'ai poussé mon corps jusqu'à des limites insoupçonnées et voilà où j'en suis arrivée.
Ecoutez interrompit Patrick ce qui vient de se produire est trop fantastique, il faut que je vous parle, je vous attends ce soir après mon service vers 19 h00
Mais vous Monsieur euh monsieur ???
Appelez moi Patrick , en ce qui me concerne vous aimeriez savoir comment j'ai fait?
OUI !! nous aimerions bien savoir comment vous avez fait pour passer du petit chaperon rouge à un jean's demanda Alice piquée par la curiosité?
Je ne veux pas faire de secrets mais je préférerai que nous reparlions de tout cela ce soir, ma disponibilité est réduite pour le moment j'ai encore un peu de boulot ,bon je vous laisse à regret mais le devoir m'attend!.
.
Tout le reste de la journée nous l'avons passé immerger par les aventures que nous venions de vivre. Nous n'arrivions pas à effacer l'image de Marcel l'homme invisible sans son parapluie, du corps de Joëlle si souple, de son adresse, et du don de Julie à dresser les fourmis. Ainsi que la faculté de ce serveur à changer d'apparence en si peu de temps.
Puis nous fûmes sortis de nos rêveries par la sonnerie d'un réveil
Pas d'affolement c'est moi j'ai mis mon réveil à 18h45, je voulais être sûr que nous serions à l'heure fit Marcel
Quelque instant plus tard nous étions chez Patrick qui logeait non loin du café où il travaillait. Son studio était arrangé avec goût, ,je remarquais qu'il collectionnait les porte crayons, cela allait de l'objet ancien au plus récent. Une fois installé chacun sur un des nombreux poufs de toutes les couleurs qui ornaient son petit salon. Patrick nous expliqua sa passion pour les déguisements, depuis l'enfance ce dernier aimait prendre l'apparence de ses héros préférés, sans doute nous précisa-t-il pour échapper aux goûts vestimentaires que sa mère lui imposait. A toute fin utile, il ne cessa de pratiquer la métamorphose sur sa propre personne jusqu'à ce qu'aujourd'hui cela devienne un art.
Ainsi il nous présenta quelques une de ses métamorphoses préférées, comme Don quichotte puis Batman, Mata HarI; En passant par Tintin etc etc…Nous passèrent un moment merveilleux et privilégié, il avait également introduit un jeux de lumière, et musical qui entraînait d'avantage chacun des spectateurs que nous étions dans un espace féerique.
Voilà vous savez tout! Nous dit-il pour conclure, je suis vraiment heureux d'avoir pu vous faire partager ma passion. Vous savez ici on m'aime bien, mais parfois mes fantaisies choquent les vieux et agacent les jeunes… je me suis dit qu'en dehors d'un spectacle je ne pourrais pas développer mon talent. Et pour finir j'aimerai vous proposez quelque chose…
Attendez l'interrompit Alice moi aussi j'ai quelque chose à dire, jusqu'à présent je n'ai jamais osé en parler mais moi aussi j'ai une particularité, et j'en ai un peu honte.
Et bien Alice de quoi pourriez-vous avoir honte, vous ne nous faites pas confiance fis-je.
C'est que j'ai ma fierté comme tout le monde…. Je suis cocue, lança t-elle sans plus d'explication;
Vous ne seriez pas la dernière ni la première vous savez Alice et il n'y a pas de honte a ça!
Oui je sais Joëlle mais c'est que …
C'est que quoi? intervint Mr Marcel
C'est que j'ai une chance de cocue, voyez-vous?fit elle en tripotant un briquet qu'elle avait du prendre sur la table basse.
?????
Et bien je gagne à tous les coups! Que se soit aux courses, aux jeux de hasard, au monopoly au rami ,à la belote aux petits chevaux, je gagne à chaque fois…Je gagne parce que je suis une femme cocue, alors parfois ça a du bon, mais en même temps j'ose encore moins quitter mon mari, vous comprenez! Je profite de sa lâcheté! Etre cocue ça m'arrange bien!.
Mais c'est merveilleux lança Patrick en prenant Alice dans ses bras.
Ah vous trouvez fit-elle un peu surprise par cette effusion de joie.
Oui c'est merveilleux Alice, grâce à vous et à vos gains, nous allons pouvoir monter notre cirque, chacun d'entre nous si vous êtes d'accord pourra monter un spectacle avec ce qu'il a en lui. Vous me suivez??? N'est-ce pas génial???
Si j'ai bien compris nous allons devoir une fière chandelle à mon mari se mit elle à rire, en pensant que la roue tourne.
Je me sentis tout à coup heureux et en même temps triste ! Qu'est ce que je savais faire moi, à quoi allais-je bien servir ? Je n'avais rien de particulier, rien d'extraordinaire, ni franchement intelligent ni franchement bête…
Que vous arrive –t-il Hector? Demanda Joëlle qui remarqua ma mine de déterrer! Vous ne trouvez pas que c'est une idée plutôt alléchante???
Et bien je ne sais rien faire d'extraordinaire, si ce n'est que je connais le dictionnaire par cœur, un vestige de quelques années en prison trop ennuyeuses avouais-je.
Vous connaissez le dictionnaire par cœur et vous avez été en prison??? Rien que ça ! me fit Alice et je peux vous demandez pourquoi vous avez fait de la prison Hector, puisque nous en sommes aux révélations !
Et bien parce que … parce que… J'ai été dans ma prime jeunesse un peintre faussaire, je pouvais reproduire avec exactitude n'importe quel tableau de maître. A l'époque personne n'achetait mes peintures, par contre quand j'ai commencé à faire des faux je vous raconte pas ! j'étais jeune vous savez, et je pouvais enfin gagner beaucoup d'argent…
…Hector, vous pourriez les vendre vos peintures dans notre boutique du cirque, vous pourriez vendre des Degas avec votre signature, des Picasso…
Le plus fantastique c'est que l'idée venait de Julie, qui pour une fois me parlait sans avoir peur, et qu'elle avait retiré son bonnet vert.
Notre soirée n'en était qu'à son début et nos vacances aussi .Plus les heures avançaient et plus nous nous sentions libres et égaux.
Vers quatre heures du matin notre cirque s'appelait le cirque Circule.
Cé.
PS : 2iem version du texte corrigé avec l'aide de grosby
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Sujet: Journée particulière - Quelques choses en plus 
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